Etape 61 - Sur la route du retour - Du rio Magdalena à Bogota
Mardi 13 novembre 2018. En route pour Bogota. Passé la ciudad d'Ibaqué, on va longer pendant de long kilomètre le cours du rio Magdalena***, l'un des principaux fleuves de la Colombie.

Encore sauvage et indompté, le rio Magdalena*** coule dans une large vallée entre les cordillères centrale et orientale des Andes colombiennes, en direction du nord à travers tout le pays.

Le nom de la rivière est lié à sa découverte. Son découvreur, Rodrigo de Bastidas, et ses hommes arrivent le 1er avril 1501 avec leurs navires à l'embouchure. Comme c'était la coutume à cette époque, ils ont nommé les rivières et les lieux d'après un saint, celui du 1er avril étant Marie de Magdala (Marie-Madeleine). Les Indiens utilisent des noms différents. Les Indiens Caraïbes appellent le cours inférieur du Magdalena Caripuana Río, ce qui signifie « grandes eaux ». Certaines tribus indiennes de la partie supérieure l'appellent Guacacallo pour « rivière des tombes ».

Le Magdalena naît au sud-ouest de la Colombie, dans les Andes, plus spécífiquement dans l'axe central du Massif Colombien, un ensemble montagneux qui couvre les départements de Cauca et de Nariño ; au sud se trouve le Noeud de los Pastos et au nord se détachent les Cordillères Centrale et Orientale. Le fleuve naît aux environs de la Laguna de la Magdalena dans le Paramo de las Papas sur le territoire du département de Huila.

Il traverse tout le pays du sud au nord, parcourant quelque 1 540 km entre les Cordillères Centrale et Orientale des Andes colombiennes, formant une vallée qui constitue une grande voie de communication et qui aboutit à la mer des Caraïbes. Sa longueur est de 1.558 kilomètres dont 1.230 sont navigables à des degrés divers. Le fleuve est la principale voie fluviale de Colombie.

Durant le voyage, je vais à plusieurs reprises constater l'étrange couleur rouge charriée par le fleuve. S'agit-il de la pollution ou des alluvions transportées par un fleuve qui, sur une grande partie de son parcours, demeure toujours indompté ? Difficile de le dire avec exactitude.

Le principal secteur navigable de 990 km, s'étend du port de Barranquilla jusqu'à la ville de Honda (Tolima). En amont, au-delà des rapides de Honda, il est à nouveau navigable sur 240 km, spécialement dans le secteur appelé Valle del Magdalena Medio.

Le fleuve se jette dans la mer des Caraïbes à Bocas de Ceniza, près de Barranquilla, sixième port maritime de Colombie. L'estuaire du fleuve a été modifié et allongé vers la mer par des avant-becs qui permettent de maintenir le tirant d'eau nécessaire pour l'entrée des bateaux de grande taille. Ces travaux ont été rendus nécessaires du fait que le fleuve dépose deux millions de mètres cubes de sédiments par an. On peut alors comprendre pourquoi l'eau prend par endroits, cette drôle de teinte rouge...

Enfin, nous voici arrivés à Bogota. Les faubourgs de la ville, d'une désolation extrême, s'étendent jusqu'à perte de vue, se hissant sur les premières collines encore accessibles. Bogota, terminus de ce dernier voyage en Colombie. Il est déjà presque 18 heures quand nous arrivons à la gare de Salitre. Le temps de manger un bout et nous attrapons un taxi qui doit nous emmener jusqu'à l'aéroport. J'ai réservé une nuit dans un hôtel tout proche. Pas le temps de s'endormir. Je dois être à 4 heures du matin au comptoir d'embarquement. La séparation avec Diana qui m'a si gentiment accueilli durant ce voyage est difficile. La Colombie est un pays merveilleux et je compte bien y retourner le plus tôt possible.



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